Présentation d' IL SUFFIT D'UN RIEN

Restaurant Le MYAM - YAM'S

- 5, place de La Victoire du 8 mai 1945 - 94250 Gentilly -

J'ai écrit ce texte en 2000 et je souhaite dix ans plus tard présenter ce travail d'écriture au plus grand nombre dans ce restaurant très sympa : Le MYAM - YAM'S une fois par semaine.

Un lieu ouvert à tous qui valorise les initiatives citoyennes :-)
J'y ai rencontré : un peintre philosophe, un rappeur amoureux, une mannequin ensoleillée, une petite soeur devenue maman, un journaliste militant, une prof artiste, une maman énervée poète, une auteure de livres pour enfants, une voyante, une voisine, une amie sur Facebook...la liste est longue !

IL SUFFIT D'UN RIEN

Il suffit d'un rien est disponible sur simple demande par mail

Pourquoi ce coup de tête ? Je ne le sais même pas moi même. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je suis le cul posé sur le siège d'un charter en direction du Togo et que ce vol m'est particulièrement désagréable.

Je ne vais pas vous raconter dans le détail toutes les formalités qu'il m'a fallu effectuer pour obtenir, un passeport et un billet d'avion, le moins cher possible. Mais enfin ça y est, je retourne enfin dans mon pays d'origine;au bled comme on dit en arabe.

Depuis huit ans exactement, je n' ai pas remis les pieds au Togo. Je peux vous trouver toutes les excuses du monde, pour ne pas être retourné au pays : problèmes financiers, vacances déjà programmées, appréhension de ne pouvoir gâter toute la famille là-bas...en clair un ensemble de motifs aussi justifiables, comme au lycée, les uns que les autres. Peut-être que l'effet «coupe du monde», «coupe d'Europe», et l'an 2000 ont eus un pouvoir sur moi !

Recroquevillé dans l'avion à chercher de quoi manger dans mon plateau-repas, j'ai ressenti une violente secousse qui m'a empêché de continuer ma quête du poulet, à la mandarine je crois ! La passagère assise devant moi avait terminé son plateau, qu'elle avait rendu à un des stewards, et bien évidemment, elle avait allongé son siège avant que j'ai eu le temps de terminer ce fameux dîner. Très poliment, je me suis permis de demander à cette dame , installée devant moi, de redresser légèrement son siège, le temps que je puisse prendre le thé, ou café, typique de l'avion. A ma grande surprise, cette dame ne m'a pas adressé le moindre mot, elle m'a simplement lancé un de ces regards hautains de bourgeoises qui prennent le même métro que moi pour aller au boulot.

Je vous avouerai que la réaction de cette femme, qui semblait avoir la quarantaine, ne m'a pas même pas étonné vu sa dégaine. Néanmoins, j'étais convaincu qu'elle rectifierait le tir en redressant son siège tout juste par politesse. Je ne sais pas si vous allez me croire, mais la Dame avec un grand «d», j'insiste, n'a pas bougé d'un poil. Elle est restée dans sa position et n'a pas adressé le moindre petit mot.

Comme à mon habitude, je n'ai rien dit afin de ne pas créer d'histoires, mais j'ai fait appel à un des stewards, en prenant soin de lui expliquer la situation, avec la diplomatie qu'on me connaît. Très gentiment, le gars a réitéré ma demande auprès de cette passagère aux grands airs, se payant des billets charter en classe économique !

A ma grande surprise, cette dame m'a tellement rabaissé devant cet abruti en costard, que ce dernier a osé me sortir qu'il avait ,à chaque fois sur ses vols, des africains se plaignant perpétuellement du fait que les blancs étaient toujours plus avantagés qu'eux. Ce steward, qui m'a marqué grâce à sa connerie, a continué en me faisant un cours, au moins cinq minutes, sur l'esclavage qu'il me confiait avoir été aboli depuis plus d'un siècle. Je ne sais pas si cet énergumène s'est rendu compte de la bêtise de ses propos, mais je l'ai laissé repartir faire son travail. Cet individu m'avait tellement étonné que je n'ai même pas réagi !

Cette scène, ressemblait à une autre que j'avais connu en classe de sixième. Mon professeur de musique m'avait fait renvoyé une journée entière du collège. Il avait déclaré au proviseur m'avoir pris en flagrant délit d'agression sexuelle sur une de ses élèves préférées. Pour information, je m'étais juste amuser à tripoter les seins d'une collégienne, qui me faisait constamment du rentre-dedans.

Très sincèrement, la réaction de ce steward, censé avoir suivi une formation pour exercer cette profession, que je souhaitais faire à une époque, m'avait traumatisée. Je ne voulais surtout pas me faire remarquer dans l'avion car Joey Star, une semaine avant, s'était retrouvé devant le juge pour une histoire, dont on aura peut-être un jour la vraie version, avec une hôtesse de l'air !

Quelques minutes après ce léger incident que je m'efforçais d'oublier, Madame s'est mise à me narguer du regard. Je n'ai même pas chercher à répondre à cette attaque, très lâche, à mon goût.
Soudainement cette vipère a commencé à me déballer, à son tour, son exposé sur le respect des plus âgés, en me tutoyant, un truc qui m'insupporte lorsque cela vient de quelqu'un qui me considère comme un larbin. Ensuite, elle s'est installée, dans la même position allongée, sans aucune gêne.

Je ne tenais surtout pas à passer, encore une fois, pour le stéréotype du jeune de banlieue ou «sauvageon», mais je n'ai pas réussi à conserver mon calme habituel. Cette fois-ci, personne ne pourra dire que je cherchais à jouer au plus fin devant mes amis, ils étaient tous en France ! Je partais au Togo faire en quelque sorte mon pèlerinage, absolument seul, et une espèce de sorcière, tout droit sortie d'un conte de fées, cherchait à me gâcher ma joie de rentrer au Togo.

Fambis ANDÉLÉ

2ème av. Chaperon Vert
Esc 18 - Apt 33
94250 GENTILLY
Site officiel : www.fambis.new.fr
Tél : 01 49 85 75 53
Por : 06 15 60 89 46

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