Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Fambis ANDÉLÉ
4 août 2012

Interview d'un jeune "révolté" - 271211

http://www.youtube.com/watch?v=9rb_1AFsTOc

« - Regarde moi je suis la France d’en bas, voilà un dédicace à Soprano. Il est 12 H 45, on est le lundi 26 décembre 2011. Donc là je suis avec un jeune de Gentilly, que j’ai rencontré par le biais de Facebook et que je connais depuis très longtemps. Puis, je ne sais pas ce qu’il a eu aujourd’hui, il a voulu me parler, donc je vais lui laisser mon micro. Donc le sujet qu’il va aborder et un sujet qui le touche, mais je vais lui laisser la laisser parole. Bonsoir, alors est ce que tu peux te présenter sans donner ton nom, ni ton prénom.
- Moi, je me présente, je suis un jeune de Gentilly, quartier Victor Hugo. J’ai 19 ans, je commence à être en âge de comprendre certaines choses qui me révolte. J’ai vu que t’étais en place par rapport à ça, donc je me suis permit de t’appeler, pour manifester. J’espère que les personnes concerné entendront ça.
- D’accord, alors tu sais, il est une heure du matin, de quoi tu veux parler déjà. Excuse-moi.
- Déjà, je veux parler du travail, qu’on ne laisse pas assez la chance au jeune de Gentilly, trop vite on admet des jugements, qui sont faux dans cette mairie de n’importe quoi. Je voudrais parler de logement, que c’est du grand n’importe quoi et il y a du favoritisme et on nous délaisse.
- On nous délaisse, mais est ce que toi tu as fait les démarches nécessaires et autres ?
- Bien sûr, je suis venu m’exprimer, mais bien sûr que j’ai fait les démarche, sa rentre dans une oreille, sa ressort dans une autre. Eux, ils dorment très bien le soir quand il rentre chez eux, ils dorment très bien. Il ne pense pas à moi, mais moi je pense à eux et ça il faut qu’ils entendent.
- Alors, si je te dis avec beaucoup de respect, que tu n’es pas le seul dans cette situation. Qu’est-ce que tu me réponds ?
- Je te réponds qu’il n’y a aucune personne de Gentilly qui a ma situation et s’il y en a un qu’il me le ramène, on va faire la guerre ensemble. Si tu en trouves un qui a ma situation, toi personnellement, tu la connais, eux ne la connaissent pas, mais toi tu la connais. S’il y en a un qui a ma situation, tu me le ramènes, on va leurs faires la guerre ensemble. Parce que je suis seul pour l’instant.
- Tu sais, moi je suis dans la paix, pas dans la guerre.
- Oui, je sais très bien, même moi je suis dans la paix. Mais, au bout d’un moment ça fait rien la paix, faut faire la guerre un peu.
- Alors aujourd’hui, qu’est-ce que tu veux faire par rapport à ta situation? Toi c’est quoi, c’est que tu n’as pas d’appart et que tu cherches un appart. C’est ça ?
- Oui, je cherche un appart très urgemment, avec la femme qui ma mise au monde et c’est très dure d’en trouver un. Ils se moquent du monde, ma mère pendant 20 ans, elle a servi la mairie, à travailler à la mairie et il n’y a aucune reconnaissance par rapport à ça.
- Tu penses que c’est facile de trouver des apparts aux gens, qu’il suffit de claquer des doigts et hop on trouve un appart aux gens.
- Bah, les maires, les députés, tous ceux qui sont dans le cercle de la mairie, en un claquement de doigt, ils trouvent un appart à eux, à toutes leurs familles. C’est pas comme ça pour nous, nous faut plusieurs démarches, plusieurs coups de gueule, plusieurs choses qui ne servent à rien. Ça peut être facile, mais eux non, ils veulent que ça soit difficile, que ça soit compliqué. Ils veulent nous en trouver aux bouts de 4 ans, après 4 ans, ils attendent qu’on les remercie aux bouts de 4 ans. Alors, que ce n’est pas ça la vie, jamais de la vie, aujourd’hui, vous me donnez un appart, c’est normal, je ne remercie même pas, tellement ils ont mis de temps.
-Si, toi demain t’étais le maire, t’es confronter à un jeune comme toi, qui attend un appart de manière urgente. Qu’est-ce que tu ferais ?
- Bah, ta question je ne dis pas qu’elle est mal poser, mais la tu sais très bien que je répondrais que je l’aiderais, car c’est ma situation. Mais peut-être, qu’eux ils ont des problèmes, mais ces problèmes, moi j’essaierais de les comprendre. Si, moi j’étais le maire, un jeune vient me voir et m’explique sa situation, que c’est vraiment urgent je fais tout pour trouver.
- Mais, comment tu fais. Tu es le maire, hop là, je viens te voire, je veux un appart. Déjà, tu m’accueilles comment ? On t’a bien accueillie toi, quand t’en a parler, ou pas.
- Rien du tout, c’est que des promesses, pour pas que la tempête se déclenche.
-OK.
-Car quand la tempête se déclenche, ça fait des ravages.
- Oui mais, avant qu’il y est la tempête, il y a du vent, tout ça.
- Oui, bah non, ils ont senti le vent, la pluie, ils croient que le beau temps va arriver. Mais non, c’est toujours la tempête et la tempête va tout ravager, si ça continu, il n’y aura pas d’appart, il n’y aura rien, tout le monde aura perdu.
- Ok. La question, que je te poserai tout simplement, c’est qu’est-ce que l’on fait ? Qu’est-ce qu’on fait pour toi ?
- Bah, ce qu’on fait pour moi, c’est qu’on me trouve très vite un logement. Avant que, ce n’est pas des menaces hein, avant qu’il y est des dégâts, que moi, moi-même je ne me dégrade, soit je l’ai dégrades eux, donc vite trouvons une solution.
- Tu dis pas de menace, mais t’as quand même un ton assez agressif.
-Oui, je suis révolté, je suis révolté. Là, il est une heure, normalement t’es dans ton lit, mais je ne peux même pas rentrer chez moi. Il y a 40 personnes sur le canapé, 12 dans la chambre, laisse tomber. Donc, j’attends que tout le monde dorme, je rentrerai après.
- Ok, donc aujourd’hui, moi j’étais content que tu m’aies contacté par Facebook, on n’est pas de la même génération, mais la confiance est là. Qu’est-ce que t’espère que ça va donner, ce qu’on fait aujourd’hui. Parce que ça ne va rien donner.
- Bah, j’espère que les personnes concernées, y compris le maire et tous ces adjoints, toute sa famille, je dirais ça, qu’ils entendent ça et qu’ils vont me reconnaitre. Qu’ils accélèrent vite les choses, ça commence à peser très lourds dans ma conscience ça et dans ma vie.
- Pour ce qui est de la jeunesse Gentilléennes, on va un peu parler de la jeunesse de la ville. Comment ça va pour toi la jeunesse de la vile ?
- Ah, moi ça ne bouge pas moi, c’est plus mes frères, la jeunesse, elle est belle et voilà. Moi, la plus belle partie ma vie c’est l’enfance, c’est pour ça que j’aime cette ville. Parce que j’y ai passé de très bon moment, avec de très bons animateurs, quand j’étais enfant, une grosse dédicace à Didou, à Riha, Damina et à Emine aussi. Je voudrais aussi venir sur ce point-là, que moi j’ai mon BAFA et j’aimerais beaucoup travailler dans ma ville. Maintenant on ne veut pas, pourquoi on ne veut pas, je vais vous l’expliquer très clairement. Parce qu’il y a des préjugés, voilà je suis un jeune qui traîne à la barrière. C’est très mal vue la barrière et on ne veut pas me faire travailler. Pas de soucis, je peux aller me débrouiller dans une autre ville parce que je suis un bosseur, mais c’est une chose qui me tient très à cœur de travailler dans ma ville. Mais on me freine, comme pour les appartements on me freine, on ne veut pas nous aider et nous tirer pas dans le bon sens. Au lieu de nous pousser, on veut nous tirer dans le mauvais sens et ça c’est quelque chose qui me révolte. C’est que des hypocrites et c’est quelque chose qui me met hors de moi, je pèse mes mots, car si je ne pèse pas mes mots, je lâche que des insultes. Mais je pèse mots et il faut qu’ils entendent ça.
- Il y a une grosse part de négatif, qu’est-ce qu’il y a de positif dans tout ça ?
-Dans notre ville ce qu’il y a de positif, je vais te dire un truc Fambis, il n’y a rien de positif pour moi. Je viens d’avoir mes 19 ans et la prochaine élection, je te jure que je vais bien regarder ce qui ce passe et voter pour des personnes qui ferons que ce ne soit plus négatif. Parce que je ne connais pas tout ça moi, le milieu politique tout ça, j’ai besoin qu’on m’aide, mon entourage, c’est-à-dire tous les gens comme moi, j’ai besoin qu’on nous aide. Pour ça, faut arrêter de voter pour des gens comme ça, voilà en sachant que ma famille a voté pour des gens comme ça. Qui ne nous aide pas aujourd’hui, donc ça il n’y a rien de positif, si ce n’est que des gens comme toi et les gens qui nous aident un peu, il y a que ça de positif, sinon il n’y a rien de positif.
- Avec beaucoup de respect, tu ne trouves pas que c’est un peu facile, après tout ce qu’on a fait ici, pour nous, pour les jeunes, tout ça.
- Personnellement, comme je te le dit ce qu’il y a de positif, c’est la jeunesse à la limite, mais j’ai rien contre eux, c’est contre la mairie en elle-même et service logement, ils ont jamais rien fait pour moi, jamais. Il n’y a aucune personne de cette partie-là, qui est venu me voir ou ma famille, pour dire t’inquiète on va faire quelque chose pour toi, donc non, il n’y a rien de positif, que du négatif.
- A part ça, ça fait 10 minutes qu’on parle ensemble, qu’est-ce que t’a d’autre à me dire. On a parlé de la jeunesse, du logement, de l’emploi. Qu’est-ce que tu voudrais dire avant qu’on se quitte.
- Avant qu’on se quitte, je voudrais déjà dire que c’est très gentil de m’avoir accueillie, d’être venu me voir, d’avoir répondu à mon appelle. J’espère que ce que tu fais va faire bouger les choses. Car il y a beaucoup de gens qui reste muet et ce n’est pas une solution, il faut s’exprimer un peu. Moi je m’exprime pas d’habitude, je m’exprime que quand on m’énerve et encore, il faut s’exprimer comme ça, j’espère que ça fera bouger les choses. Parce que ce qu’on ose pas dire, on a peur de s’énerver quand on le dit, de faire n’importe quoi, c’est mieux de te le dire à toi, qu’ils voient dans quelle vie on est, qu’ils voient que le petit mec qu’ils veulent pas donner d’appart et ne veulent pas faire travailler à la mairie, qu’ils voient qu’il a un peu de vocabulaire. Pour faire bouger les choses, ça me tient très à cœur cette situation, il y a des choses plus important dans la vie, mais ça c’est ma priorité, trouver un appart et travailler dans ma ville. Les gens là, qui ont le pouvoir dans cette mairie, de cette ville que j’aime tant, cette ville pour laquelle dans mon cœur il y a une grande partie, les gens qui sont à cette tête faut même pas les virer, c’est un mot encore plus grave. Faut faire quelque chose, faut les enlever du pouvoir, mettre des gens comme nous, car ils ne sont pas comme nous, ils ne comprennent rien, ils sont comme nous que quand ils veulent ,75% des gens de cette ville sont comme nous. S’ils étaient comme nous, ils ne sont plus comme nous, ils se reconnaitront les gens pour qui je dis ça.
- Comment tu l’explique que les gens ne sont plus comme nous ?
- Ils prennent la grosse tête, ils oublient d’où ils viennent, mais il ne faut pas l’oublier, on est tous de Gentilly, Gentilly est très petit, qu’ils redeviennent comme nous un peu. On a besoin d’eux.
- Tu penses que si t’était au pouvoir, ça serai comme ça ?
- Je ne veux pas être au pouvoir, justement c’est compliquer, mais il y a des choses que j’ai vécu à l’adolescence, je ferai tout pour pas que ça se reproduise, si j’étais maire. Moi je ne connais pas l’argent, tout ça, ce n’est pas trop mon truc, donc peut être que je ferai n’importe quoi, avec l’argent, il y a surement un porte-monnaie qu’il faut respecter. Avec moi ça serai noël tous les jours, il y aura toujours des stands chocolateries, mais moi je te parle dans le logement et avec les jeunes. Parce que faut savoir que Gentilly c’est une ville de jeune avant tout, toi tu dois savoir il y a combien de pourcent de jeune à Gentilly, on est très nombreux. On a besoin de s’exprimer nous les jeunes et il n’y a personne qui s’exprime. On est plus qu’eux, il faut s’exprimer, c’est les jeunes qui doivent faire vivre la ville et pas les cons et là c’est les cons qui font vivre la ville.
- En tout cas, je vais te demander pour terminer, pourquoi tu penses que c’est important ce que je fais ? A une heure du matin, d’aller voir les gens ?
- La plupart des gens qui ont des problèmes, comme moi, comme toi, on se connait depuis très longtemps, depuis que je suis tout petit, tu connais tout le monde, donc on arrive bien à s’exprimer avec toi. Tu fais partie des gens qui n’ont pas oublié qu’ils étaient, c’est grâce à toi qu’on peut passer un message. Pourquoi t’es venu à cette heure si, bah le maire de Gentilly fait le venir à cette heure si pour un rendez-vous. J’ai voulu prendre rendez-vous il y a une semaine, ils m’ont dit au mois d’août, non j’en rajoute au mois de février, il faut faire nous même les rendez-vous. Alors, que toi qu’on t’appelle à une heure du matin ou 4h du matin sa bouche pas. Donc ce que tu fais ça sert très bien, on a besoin de gens comme toi à Gentilly, il faut multiplier les gens comme toi.
- Ok, merci, je vais te laisser faire tes affaires, garde la pêche, c’est dure.
Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité